Friday, January 24, 2014

my-20-years-ago-self seen by my-today-self

A few days ago, I stumbled on a few texts I wrote a lifetime ago, and they made me think about me: who I was and who I am and the way I see my-20 years ago-self, and it is quite amazing what I read between the lines of the below text.


Nous étions à l'heure.
(Texte écrit en 1996.)
Il était très tôt le matin, il faisait encore noir. Il pleuvait, de cette pluie fine qui est si dangereuse. Nous roulions depuis des heures. Tous les mystérieux accidents qui surviennent en Espagne nous effraient tant que nous préférons la traverser la nuit. Nous avions fait ce voyage tant de fois, que nous en connaissons presque chaque virage.

Toutes ces années, sur cette même route, nous avions vu tellement d'horreur, de malheur, de pleurs. Dans ce cadre déplorable, quelque chose d'inattendu survient chaque fois. Dans notre monde  guerre et peur sont notre lot quotidien, ou cris d'horreur et pleurs font tous les jours la Une des journaux, survient quelque chose que nous ne pouvons presque pas imaginer car nous vivons dans un monde  l'humanité n'est plus à la mode et où compatir n'est pas toujours bien vu. Aujourd'hui ce sont des expressions comme “œil pour œil, dent pour dent”, “chacun pour soi et Dieu pour tous”  “chacun sa merde” qui sont plus connues et que l'on entend a chaque coin de rue. Mais parfois, à certaines occasions, on se rend compte que l'homme est humain, que l'homme est homme et qu'il se rend digne d'habiter notre planète.
Ce moment dont je parle, c'est le moment ou l'on agit spontanément, humainement, car nous sommes tous frères d'une même mère, notre Planète, la Terre.
Ce jour-, j'ai eu l'honneur d'assister à un tel événement où l'homme agit fraternellement, responsablement. Je parle ici de solidarité.
Nous faisons le virage à droite. Nous roulons prudemment car le temps est dangereux et ne nous permet pas de dépasser les cinquante kilomètres-heure. Juste après un autre virage à gauche, puis à droite, et , nous freinons vite. Vite. Avec cette pluie, la voiture glisse. Mon père, qui conduisait la voiture, commence à zigzaguer pour ne pas frapper la voiture qui nous précède. La voiture stoppe. Nous l'avons échappé belle. Mais que se passe-t-il? Pourquoi ce bouchon? Pourquoi toutes ces voitures sont-elles arrêtées? Qu'est-il arrivé? Tout a coup, je vois mon père sortir de la voiture sous la pluie de plus en plus violente. Tout a coup, je le vois agiter les bras pour prévenir les voitures qui nous suivent qu'elles doivent s'arrêter, vite, avant que tout ne s'aggrave. Je ne comprenais pas ce qui se passait. Je questionnais ma mère. Mais la seule réponse qu'elle me donne est de rester dans la voiture bien sagement et de faire bien attention à ma sœur, qu'elle reviendrait vite. Je sortis de ma confusion par les cris des gens qui accouraient, ils arrivaient tous de derrière moi. Mon esprit commençait à s'éclaircir, je commençais à voir ce qui se passait sous un autre angle, je commençais à comprendre: une formidable organisation se mettait en place très rapidement et presque professionnellement.
Il est étrange de parler de cette façon- d'un accident; nous étions face à l'horreur. Et les gens ont réagi et agissent. Sur le moment, on est sous le choc, on ne pense qu'au malheur, mais ensuite on pense aux sauveurs.
Ce qui s'était passé n'était la faute d'aucun humain, mais celle de mère nature: une famille qui partait en vacances et qui en resterait marquée toute sa vie. La voiture tractait une caravane, et sur cette même voiture, il y avait une galerie. La pluie fine si dangereuse avait fait glisser le véhicule. L'une des roues arrière était dans le ravin, la voiture tenait en équilibre, on ne sait par quel miracle. La caravane était sur le toit en travers de la route et bloquait la circulation. Quant à la galerie, elle s'était détachée et avait frappe la falaise qui bordait l'autre côté de la chaussée.
Les gens qui n'avaient pas été impliques dans l'accident s'étaient divise les taches: quelques personnes s'occupaient des passagers du véhicule, deux hommes armes de leurs extincteurs de voiture tentaient d'éteindre le feu au niveau du moteur, une famille en voiture partit appeler les secours, et les autres personnes réglaient la circulation rendue difficile par l'accident, ils faisaient passe tour à tour les voitures qui descendaient la falaise puis celles qui remontaient, afin d'éviter d'autres accidents. Et tout ceci sous la pluie battante.
Les secours sont finalement arrivés. Les pompiers commençaient à découper le véhicule afin d'en sortir le conducteur dont les jambes avaient été broyées par le moteur dans la collision de la voiture avec la falaise. Les enfants étaient blottis dans les bras de leur mère, tous trois entoures des ambulanciers qui constataient les blessures légères. Et la grand-mère qui, secouée par le choc, continuait d'appeler le chat qui s'était enfui.
La caravane avait été dégagée. Les débris de la voiture et la galerie avaient été remorques jusqu'à une casse et toute la famille était à l'hôpital. Et moi, petite fille de huit ans, je regardais le film qui se déroulait devant moi et je pleurais. Aujourd'hui, dix ans après, je pense au malheur qu'a vécu cette famille et a la solidarité de leurs sauveurs.

My first thought is that, still, today, I remember that accident in a very similar way.
Obviously, the wording could be different and improved, but I quite still agree with the big picture here.
I remember I was very proud of myself the day I wrote it and it was the first (and I dare say only) text I had my parents and peers read, and if it's in this post today, it might very be because I still fell a tad of this pride "looking" at my-20-years-ago-self.
About the text itself, I still think it is quite accurate and I think of what made me write it: I imagined my parents deserved to be remembered as heroes of that day, because through my 8-years-old-eyes, this is exactly what they were, and maybe that's why the picture was so well ink-printed in my mind, that feeling of pride that filled my heart up.
Today, I still think of that day as the day I really saw my parents. I also believe that in some way, this led me in the path that is my life to be the person I am, and maybe even, led me to be a volunteer EMT-Firefighter.

This text is 18 years old and still makes me think.

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